Dans la résolution européenne de novembre 2008, qui donne un cadre de référence pour l’action des états dans le domaine de l’orientation scolaire et professionnelle, l’orientation est définie comme « un processus continu qui
permet aux citoyens, à tout âge de leur vie, de déterminer leurs capacités, leurs compétences et leurs intérêts, de
prendre des décisions en matière d’éducation, de formation et d’emploi et de gérer leur parcours de vie personnelle
dans l’éducation et la formation ».
L’école est ainsi la première étape d’un parcours tout au long de la vie. Elle doit permettre l’acquisition progressive
de compétences à s’orienter.
Dans une monde complexe et incertain, savoir s'orienter, pouvoir rebondir face aux changements rencontrés, est
une compétence, elle-même alimentée par de nombreuses compétences, celles liées aux contenus des formations et
des métiers mais aussi des compétences transversales (compétences en recherche et traitement de l’information,
compétences numériques et langagières, compétences stratégiques…), des compétences liées à des contenus
propres à l’orientation (connaissance des formations et des parcours possibles, des métiers et des emplois, de la
relation formation emploi et de ses évolutions, repérage de représentations et stéréotypes…) ou encore des
compétences plus personnelles (autonomie, curiosité, créativité, communication, collaboration ou coopération,
leadership, écoute et discernement, proactivité, engagement…).
Il est important de souligner que les préoccupations d’orientation et de vie professionnelles ne sont que des
éléments d’un ensemble beaucoup plus vaste d’interrogations relatives à la manière de vivre sa vie dans un monde
en constante évolution. Une personne ne peut produire des anticipations relatives à son propre avenir qu’en se
référant à ce qu’elle imagine être le futur de la société, de l’économie, de l’organisation des activités productives
dans le collectif où elle vivra. Elle peut considérer le travail comme moyen d’assurer sa vie quotidienne, comme
moyen de réalisation d’elle-même mais aussi comme moyen de contribuer au monde de demain.
La construction d’un avenir commun n’est pas la simple continuation du monde d’aujourd’hui.
Les entreprises sont elles aussi face à de nouveaux défis. Penser le futur les oblige à renouveler leurs conceptions
stratégiques en les basant non plus sur des prévisions (basées sur des scenarios probables) mais sur des
anticipations de futurs possibles. Elles doivent donc se défaire de leurs représentations, s’appuyer sur la créativité,
la capacité à être disruptives, la modélisation de différents scenarios, l’innovation.
Les compétences à développer chez les jeunes, dans l’ensemble de leurs dimensions (connaissances, attitudes et
capacités) rejoignent ainsi les compétences nécessaires aux entreprises de demain.

C’est tout l’enjeu de ce salon, offrir aux jeunes et aux entreprises une opportunité de se rencontrer, dans une
démarche de compréhension mutuelle leur ouvrant des perspectives d’avenir.

Frédéric BABLON
Directeur académique des services de l’éducation nationale de la Haute-Savoie